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D É B U T D E CA R R I È R E

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groupes de visiteurs dans l’usine de Mercedes-Benz. Ce n’est qu’après la mort prématurée de son second mari en 1977 qu’elle retourne en Suède. Soudain elle se lève et quitte la pièce. Elle revient dans le salon avec la veste bleu clair de l’équipe Mercedes. Elle est toujours à portée de main dans sa garde-robe, tout comme le casque blanc qu’elle a porté dans tous les rallyes. L’icône de la course les porte toujours quand elle apparaît en public comme ambassadrice de la marque Mercedes. Ses derniers tours sur le Nürburgring re- montent à deux ans. Ensuite, c’est le cœur lourd qu’elle a volontaire- ment renoncé à son permis de conduire. « Ma vue se détériore de plus en plus », soupire-t-elle. Elle nous confie, en nous parlant de sa deuxième passion : « Je ne peux plus peindre non plus ». Des ta- bleaux de paysages, de paons et, naturellement, de sa Mercedes, décorent les murs de sa salle de séjour. Mais elle retrouve rapide- ment le sourire : ses peintures se vendent bien actuellement ex- plique-t-elle. « On peut difficilement rêver mieux. Et puis, je continue à être une terreur sur la route... à vélo ! »

LE PRIX DU SUCCÈS « Pour réussir en tant que femme dans un domaine réservé aux hommes, il faut être prête à se battre. Je n'ai pas pu compter les bleus que je me suis faits au passage. » 4

RÉCOMPENSES MÉMORABLES Autrefois, les broches de la victoire ornaient les revers de veste de Rosqvist. Aujourd’hui, elles font partie de sa collection de trophées.

5 RESTER SOI-MÊME « Chaque fois que nous nous arrêtions en Argentine, une foule d’hommes s’attroupait autour de la voiture. Mes chambres d’hôtel regorgeaient de bouquets de fleurs et de cartes avec des messages on ne peut plus clairs. Mais je n’ai jamais cédé aux avances. Je gardais la tête sur les épaules. »

Sur les pistes gravillonnées de Monte Carlo En 1954, Ewy Rosqvist prend part au rallye du Soleil de Minuit sué- dois. Avec son premier mari Ingve Rosqvist, ingéneiur et fan de sport automobile. « J’ai tellement aimé ça que je voulais être au volant moi-même. » À 27 ans, elle entreprend sa première course. À la fin des années 50, elle remporte l’ensemble des trophées Féminin en Europe depuis la « Coupe des 1000 Lacs » en Finlande jusqu’à la « Coupe des Dames » internationale. Souvent Rosqvist ne savait pas comment réunir les fonds nécessaires. Mais en 1962, la pilote de talent est remarquée par Mercedes-Benz qui l’embauche. « Les six années qui suivirent furent les plus merveilleuses de ma vie », s’extasie la grande dame du rallye en feuilletant un énorme album photo en cuir, orné d’une étoile. « Tous les ans, nous prenions part à douze rallyes : Autriche, Monte Carlo, Italie, Argentine... » À Monaco, c’est la princesse de Monaco qui lui remet son trophée. En Suède, elle est félicitée par le prince Bertil en personne. Les tro- phées décorent désormais son salon : coupes d’argent, volants d’or et lions en porcelaine. « Mais les trophées les plus importants se trouvent au musée Mercedes-Benz de Stuttgart », explique Ewy Rosqvist. Elle y a vécu quelques années, guidant les

3 ET LE SPORT ? « Je n’ai jamais été attirée par le fitness. La course me suffisait amplement pour garder la ligne. Sans direction assistée, bien sûr. »

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